Editorial

brèves

02 janvier 2002

 

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hauts-fourneaux du Patural (Sollac Hayange), juin 2001 [photo ©Soleils d'Acier] >

Chères, chers Amis de l'Acier,

2001 a été l'année des premiers fruits de notre Association. En publiant " Ugine-sur-Mer " et en concrétisant la nouvelle orientation de ce site Internet vers la culture sidérurgique dans son ensemble, Soleils d'Acier accomplit sa mission : promouvoir, faire connaître la mémoire ouvrière, les techniques et les lieux de l'industrie de l'acier. Preuves de son succès, " Ugine-sur-Mer " est en cours de réimpression, et notre site, www.soleildacier.com, est visité depuis l'ensemble du monde francophone (sauf l'Afrique, hélas), à raison de plus de 1.000 visiteurs par mois.

Pour la sidérurgie et pour le monde, 2001 a été une année perturbée. La conjoncture économique déjà faiblissante au second semestre ne sera sans doute pas significativement péjorée par le drame du 11 septembre. La sidérurgie affronte son destin : comme ses clients, elle accélère sa restructuration. ThyssenKrüpp avait lancé le mouvement, Corus a résulté de la première fusion multinationale européenne, et le mois de décembre 2001a vu l'opération NewCo aboutir. Sous le nom d'Arcelor, apparaît le plus puissant sidérurgiste mondial avec ses 46 millions de tonnes de capacité annnuelle en acier liquide. Pour combien de temps ? Déjà se profilent des fusions asiatiques et peut-être américaines.

Le problème de la sidérurgie, c'est qu'elle est passée de mode aux yeux des investisseurs qui font et défont les cours boursiers sans forcément connaître les besoins réels de l'économie. D'un outil de financement au service du développement des communautés humaines, le capitalisme est devenu une espèce de casino où il est plus facile de faire de l'argent avec l'argent qu'avec le travail des hommes. C'est ainsi que, par exemple, le total de la capitalisation boursière d'Usinor équivalait récemment à la moitié de la valeur de la seule usine de Dunkerque ! Dans ces conditions, comme le martèle Francis Mer, président d'Usinor, " la sidérurgie ne peut compter que sur elle-même ".

Ces contraintes ne pourront pas ne pas avoir d'influence, non seulement sur les sites industriels, mais sur les procédés eux-mêmes. Un mouvement se dessine vers des outils plus légers, plus souples, plus respectueux de l'énergie et de l'environnement. Et, hors des feux de la rampe, c'est dans ses propres ressources (avant tout humaines, c'est-à-dire culturelles) que la sidérurgie trouvera la force d'évoluer une nouvelle fois.

Pressentir ces évolutions à partir du passé et du présent, expliquer ces techniques, montrer que l'acier, matière de civilisation, est bien vivant : tels seront les objectifs de Soleils d'Acier pour 2002.

Bonne année à tous.

Dr. Olivier C. A. BISANTI,
Président de l'Association Soleils d'Acier

 

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