éditorial


  • version originale :
    Français

  • première publication :
    3 janvier 2003



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    Cher Ami de l'Acier,

    Si 2001 a vu la parution du premier ouvrage de notre collection consacrée à la sidérurgie, 2002 aura été l'année des transformations pour Soleils d'Acier.

    Nous voulions assumer un rôle de ressource en histoire de la sidérurgie, durant l'intervalle entre de trop rares monographies : la transformation du site Internet www.soleildacier.com y pourvoit. La récente mise en ligne de sa quatrième version, le 7 novembre 2002, focalise cette orientation vers un outil de travail mis à la disposition de tous, qui sera encore accentuée au cours de l'année 2003.

    La fréquentation du site, fer de lance de notre action, a continué sa croissance : en octobre et novembre, elle s'est située entre 1600 et 1700 visiteurs mensuels, dont moins de la moitié depuis des accès français. La mise en ligne de la version anglaise de nos articles de fond, que nous commençons actuellement, nous fait espérer une croissance significative.

    Du site, nous avons extrait une revue, dont le premier numéro est paru cet automne. Cette réalisation nous rend accessibles dans certaines bibliothèques publiques de Provence et de Paris, au-delà d'une connexion à Internet. Elle n'aurait pas été possible sans le soutien de la société Usinor.

    La notoriété naissante de Soleils d'Acier nous a fait convier à intervenir, en avril, à la CCI de Marseille, devant une assemblée d'ingénieurs, sur "l'aventure de la sidérurgie à Fos". (nous achèverons en janvier 2003 la mise en ligne des actes de cette conférence). La publication des Actes du colloque de mars 2002 consacré au patrimoine industriel d'Uckange, la participation au colloque du Creusot en octobre, les liens multiples que nous avons noués cet automne en Savoie et en Dauphiné, traduisent la croissance du réseau que nous tissons autour d'une passion : l'histoire technique, économique et sociale de la sidérurgie. Puissent ces liens être féconds pour tous les protagonistes : comme ailleurs, on voit trop souvent chez nous les mêmes signatures. C'est l'élargissement de notre cercle d'auteurs qui concrétisera cet objectif. Ces auteurs n'appartiennent nullement à un cénacle olympien, détenteur exclusif d'un savoir et d'une dignité éditoriale : vous qui lisez ces lignes, rejoignez-nous !

    On aura compris que 2002 a consacré un changement de stature pour notre Association. Au-delà des monographies d'usines, qui nous ont fait acquérir nos compétences opérationnelles d'éditeur, nous souhaitons devenir une plate-forme d'information, d'échange, de recherche et de réalisation sur ce segment de l'histoire des techniques et de l'industrie, socle de la "révolution industrielle".

    Quant à la sidérurgie elle-même, l'année qui s'achève fut une nouvelle étape du chemin de croix que parcourent les industries " traditionnelles ", c'est-à-dire celles qui créent les biens matériels qu'il est de bon ton de mépriser dès lors que l'on croule sous le superflu. L'an passé, nous disions ici même que "d'un outil de financement au service du développement des communautés humaines, le capitalisme est devenu une espèce de casino où il est plus facile de faire de l'argent avec l'argent qu'avec le travail des hommes". 2002 fut l'année Arcelor, fusion qui a donné au nouveau leader sidérurgiste mondial une polyvalence et une assise indispensables face à ses clients, logiquement "créatrice de valeur". Et pourtant, le titre a perdu un tiers de la sienne depuis son introduction, alors même que "La remontée très sensible des prix de vente Industrie au troisième trimestre 2002 [permettait] d'effacer la forte baisse observée au cours du premier semestre"[Communiqué de presse du Groupe ARCELOR, 15 novembre 2002]. 2002 a également vu resurgir les vieux démons protectionnistes américains. Hors-sidérurgie, nous avons observé l'interdiction d'accès des pays en voie de développement aux médicaments génériques, l'explosion de l'affaire ENRON, et celle de Vivendi Universal. Quel Shakespeare contemporain dira enfin qu' " il y a quelque chose de pourri au royaume de la finance ", et posera clairement la question de l'avenir du métier d'investisseur ? Une question d'autant plus inéluctable que l'on est passé d'une logique économique à une logique financière. Le contexte dans lequel débute l'année 2003 laisse-t-il entrevoir une autre perspective que la poursuite de la dictature de l'égoïsme ?

    Que l'année qui commence préserve, chers Amis de l'Acier qui lisez ces lignes et nous honorez de votre fidélité, la sérénité, le goût du partage et la volonté d'entreprendre.

     

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