d'"Ugine-sur-Mer" à Ascometal-Fos

1971-2000

lieux d'Acier

Olivier BISANTI

 

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Si la genèse et l'activité de Sollac, ex-Solmer, ont déjà été analysées et relatées, il n'en est pas de même pour la deuxième usine sidérurgique de Fos-sur-Mer, qui fut d'ailleurs la première à être démarrée. Implantée entre Sollac et Port-Saint-Louis-du-Rhône, à l'écart des grandes voies de communication, méconnue du grand public, l'usine Ascométal, née Ugine-Aciers, n'a guère défrayé la chronique qu'au moment de la décision gouvernementale de sa fermeture en 1984. Cas unique dans l'histoire de la sidérurgie française, cette usine a survécu à la condamnation : seize ans après, elle est toujours là. C'est une longue histoire...

   

 

Des Alpes à la mer

Au sein d'une sidérurgie électrique devenue une famille nombreuse, l'usine Ascométal de Fos est le dernier rejeton de la branche fondatrice des très riches heures de la Houille Blanche, nées notamment en 1906 à Ugine (Savoie). L'électrométallurgie est apparue dans les Alpes, au pied des barrages, seules sources disponibles de forte puissance électrique, puisque la technologie des centrales thermiques n'avait pas encore pris son essor.

A la moitié de la décennie 60, les usines du groupe devenu Ugine-Kühlmann sont en passe d'être saturées. L'unité savoyarde fabrique presque toute la gamme des aciers longs inoxydables et spéciaux ; celle de l'Ardoise, bâtie en 1952, produit des lingots de 10 à 15 tonnes d'inoxydable pour la filière tôles. Il faut à la fois soulager les unités, regrouper les productions, mettre un terme à l'étirement géographique des flux de matière. Ugine-Kühlmann décide donc de restaurer une marge de croissance en confiant ses aciers longs spéciaux et la croissance de l'inox à une nouvelle unité bâtie sur un site neuf et durablement dégagé des contraintes du passé. ˙

Or, si le choix d'un site de production des aciers spéciaux répond à des critères classiques, il n'en est pas de même pour de l'inoxydable destiné à une production de tôles. En 1972, cette production, en croissance annuelle de 6%, est assurée par l'usine de l'Ardoise, à dix kilomètres au nord d'Avignon. Les lingots sont laminés à Florange, en Lorraine, parce que les 500.000 tonnes annuelles d'une aciérie inox typique ne peuvent rentabiliser la capacité d'un train à bandes, supérieure par nature à 3 millions de tonnes, qui doit donc être partagée avec une production d'aciers plats au carbone appelée à représenter la majorité du plan de charge. Ce sont ces considérations techniques qui, ayant lié Ugine-Aciers et Solmer, imposent une vision commune de cette partie de leur histoire.˙

Reste à décider le lieu d'implantation de cette dernière, dont la nécessité se fait sentir dans le secteur lui-même en croissance des aciers plats au carbone. Cette implantation ne saurait se faire que dans un port : d'importation récente en Europe (Ijmuiden, Dunkerque, Tarente), le modèle japonais de la "sidérurgie sur l'eau", travaillant sur des matières d'importation, s'impose à Sollac, qui cherche à échapper au piège du minerai lorrain dont elle sent qu'il va se refermer. Le choix est donc ouvert entre le Havre, Nantes, et la nouvelle extension du port de Marseille, ce Fos dont on parle tant.

 

Une "opération marquante"

Fos est à cette époque une affaire qui, échappée des mains marseillaises, est devenue une aventure nationale, aux relents de ruée vers l'or. Sous-développée sur le plan industriel, la région marseillaise, qui vit surtout du négoce, subit le double contrecoup de la contraction voire de la perte de ses marchés (Afrique, Asie via le Canal de Suez) et du reflux de la population française des colonies en voie d'émancipation. Devant la menace d'un Mezzogiorno français, les édiles régionaux, emmenés par la Chambre de Commerce et d'Industrie, tentent d'organiser les conditions d'un développement économique durable en Provence.

La partie s'engage réellement lorsque la toute nouvelle D.A.T.A.R, créée en février 1963 par le deuxième gouvernement Pompidou, propose de concrétiser autour de Fos la première des métropoles d'équilibre vouée à répartir les pôles de développement sur le territoire français. Cette stratégie s'incarne dans l'engagement de l'Etat dans des "opérations marquantes" censées être germes et catalyseurs nationaux de synergies régionales. Dès lors, Fos devient une affaire d'Etat : "l'Europort du Sud" qui doit équilibrer Rotterdam... La sidérurgie est à cette époque considérée comme une "semence industrielle" apte à attirer toute une série de transformateurs de l'acier, démultipliant le nombre d'emplois induits. Le besoin étant réputé établi d'une nouvelle unité sidérurgique littorale, on imagine qu'il s'agit de faire tomber cette semence en terre provençale pour espérer voir germer tout un réseau économique sur le territoire ainsi "mis en culture". Les responsables marseillais engagent donc un "jeu à trois", entre la Chambre de Commerce qui veut attirer Sollac sur ses rives, Sollac qui hésite, et l'Etat qui veut voir son prototype d'aménagement prendre corps.

Le 8 décembre 1969, après une multitude d'évaluations, de visites de site, de rapports d'experts, de réunions, de tractations plus ou moins occultes (l'enjeu est la participation de l'Etat au financement de Solmer), Sollac, tranchant entre Le Havre, Nantes et Marseille, annonce enfin le choix de Fos pour sa nouvelle usine. Ce qui, ipso facto, déclenche le choix d'Ugine-Kühlmann.

 

Le séisme de Fos

Le séisme annoncé n'a pas été réellement préparé par les Pouvoirs Publics. En réalité, les difficultés financières de Sacilor-Sollac et les dépassements du devis initial de la construction de Solmer entraînent l'Etat très loin dans l'aventure de Fos ; le sauvetage de cette construction aspire tellement de crédits publics qu'en fin de compte, "le projet Fosséen se réduit à une usine sidérurgique financée par des crédits auréolés du sceau de l'aménagement du territoire".

Les divisions entre des communes qui n'appartiennent pas au même bord politique sont savamment accentuées par l'Etat, qui redoute qu'une alliance locale fasse écran à son contrôle direct des opérations. Ces divisions empêchent des associations locales de communes d'assumer au plan régional les actions que l'Etat ne parvient pas à coordonner depuis Paris. Bien que la majeure partie des difficultés soient causées par la genèse tourmentée du léviathan Solmer (en raison notamment des effectifs requis pour la construction_: 15.000 emplois directs, représentant avec les familles 50.000 nouveaux habitants, sans compter les emplois induits), les conséquences s'en font ressentir sur toute la région et concernent ipso facto Ugine-Kühlmann.

 

 

février 1973, les charpentes de l'aciérie sortent de terre

Dans le tumulte d'un chantier démesuré, dont l'accompagnement infrastructural est arrivé en retard sur des besoins pourtant planifiés, c'est une certaine manière de concevoir le XXIè siècle qui est en jeu : Fos est une fascinante entreprise de synthèse de la Cité du futur. Comme toutes les utopies, elle est construite sur un jeu de paradigmes présumé pertinent et permanent. Le destin de Fos est dès lors inscrit dans sa propre substance.

 

Les savoyards démarrent l'usine

La première poche est prête, cliquez pour agrandir

Le 22 octobre 1973, l'aciérie "B", âme de l'usine, est mise en route après des essais échelonnés sur six mois des unités aval de l'usine (laminoirs, train à fils, tréfilerie), travaillant sur du métal amené d'Ugine. Le bruit des outils, l'excitation du but atteint masquent quelque peu un évènement lointain qui va déclencher un changement définitif du climat économique global : le 16 octobre, soit une semaine seulement avant la première coulée, les Etats producteurs du Proche-Orient se réunissent et décident une hausse punitive de 70 à 100% des tarifs, assortie d'un embargo à l'encontre des Etats alliés d'Israël dans la guerre israélo-arabe dite du "Yom-Kippour" (Afrique du Sud, Pays-Bas, Portugal, U.S.A.), destiné à les convaincre de faire pression sur Israël pour qu'il restitue les territoires conquis. La sidérurgie fosséenne entame sa descente aux enfers.

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Contrairement à Solmer qui a transposé les méthodes lorraines dans son usine (en témoignent la proportion du personnel de fabrication (un tiers) venu de l'Est ainsi que la stratégie de verrouillage syndical mise en oeuvre sur le site), Ugine-Aciers, pour qui le problème n'est pas de se reconvertir mais de croître, recrute un maximum de personnel régional, assure sa formation par des stages en Savoie, et n'installe sur place qu'un contingent de 200 uginois, détenteurs du savoir-faire technique de l'usine, pour mettre en route un site qui occupe 1.200 personnes. Outre quelques difficultés techniques (le four électrique, le plus puissant d'Europe, est un prototype), les premières années de mise en route seront ainsi marquées par de fréquents conflits issus non seulement du choc culturel entre savoyards et régionaux mais encore de l'implantation d'un puissant bastion CGT dans l'usine.

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On considère qu'il faut au moins cinq années de fonctionnement pour stabiliser les résultats d'une nouvelle usine sidérurgique. Si le premier choc pétrolier compromet durablement l'essor de Solmer, on note qu'Ugine-Aciers échappe dans une plus large mesure à la tempête qui envoie par le fond les plus vieux vaisseaux de la sidérurgie européenne : l'exercice 1979 se solde par un résultat brut d'exploitation rapporté au chiffre d'affaires positif de 3.4%. Il est vrai que l'usine fabrique à elle seule 95% des aciers à roulements produits en France, et en exporte la moitié. Ce succès, notamment à l'export où elle est confrontée à la concurrence des spécialistes mondiaux, elle le doit au savoir-faire des spécialistes uginois et des provençaux qu'ils ont formés ; elle le doit également à un mode de production qui lui a pourtant souvent été reproché : comme Solmer, Ugine-Aciers a choisi la voie-lingots. Si la coulée continue s'est rapidement avérée applicable à presque tous les aciers plats au carbone, la voie lingots s'est imposée jusque dans les années 90 pour certains aciers à roulements, et demeure irremplaçable pour les très gros produits tels les blooms pour masse-tiges utilisées en forage pétrolier, dont Fos s'est fait une spécialité qu'elle a exporté jusqu'au Texas !

 

Dans la tourmente

décrassage du four électrique au rabot., cliquez pour agrandir

Les conséquences sidérurgiques des trois chocs pétroliers sont bien connues. Rappelons que c'est le 27 novembre 1981 qu'intervient la nationalisation des groupes sidérurgiques Usinor et Sacilor. "La loi de novembre 1981 officialise une situation préexistante de nationalisation déguisée". Entre 1974 et 1982, la consommation d'acier par habitant régresse de 711 kg à 363 kg aux USA et de 504 à 378 dans la CEE. La production sidérurgique en France tombe à 21 millions de tonnes. Selon le second plan Acier de 1982, Ugine-Aciers quitte Pechiney-Ugine-Kühlmann et devient une filiale de Sacilor. Devant la raréfaction des commandes, l'usine de Fos tente d'élargir son carnet : commercialisation dès 1978 d'une variété d'inox destinée entre autres à la coutellerie, développement en 1982 d'une nouvelle nuance d'acier pour boulonnerie haute performance pour lequel le taux d'importation est alors de 70%.

 

1984

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Usinor et Sacilor ne s'entendent pas sur les fermetures d'ateliers à engager pour respecter les quotas de Bruxelles et diminuer les déficits ; on prépare un nouveau plan Acier qui envisage une fusion Usinor-Sacilor notamment dans le domaine des produits longs spéciaux qui concernent Fos et une restructuration des sites, principalement lorrains. La décision de fermer l'usine de Fos est annoncée en conseil des ministres du 29 mars 1984˙: sous prétexte de "rationaliser" les activités, on va redistribuer les productions de l'usine sur la S.A.F.E à Hagondange, et sur l'aciérie des Dunes appartenant à Usinor.

Gaston Defferre à l'usine après l'annonce de fermeture., cliquez pour agrandir

Devant l'absurdité de cette décision sur un plan industriel (l'usine conserve un monopole de fait des aciers pour roulements), l'on ne peut que conjecturer sur les raisons politiques qui ont conduit à ce choix. Quelle qu'ait été leur nature, elles se virent opposer des raisons contraires, prononcées par Gaston Defferre. Les arguments politiques neutralisés, la logique technique a prévalu : on peut dire que ce sont les hommes de Fos eux-mêmes, le staff de l'Ascometal naissante et ses clients qui ont sauvé l'usine.

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L'épisode va laisser des marques définitives dans l'entreprise, dont certaines sont d'ailleurs favorables_: la confrontation soude les solidarités verticales et horizontales du personnel. Contre toute attente, il n'y a pas de grève, pas de blocus, pas de violence. Il y a évidemment des actions de protestation : des défilés, des manifestations ; mais le travail continue. Les camarades restés là bouchent les trous, et la hiérarchie ferme les yeux et couvre les absences. Elle agit à sa manière : appuyée par la qualité conservée des produits, elle fait prendre conscience aux clients la perte qu'ils vont subir si l'usine ferme. Mais l'aventure a laissé aussi à l'usine la modestie des convalescents. Si la voisine Solmer a choisi une communication-feu d'artifice pour amorcer les démarches participatives qui l'ont sauvée après son coma de 1979, Ugine-Aciers observe désormais un silence pudique.

 

Sortir du laminoir

train lourd : cabine de commande du blooming., cliquez pour agrandir

Deux ans après, le "plan Ascométal" entérine l'annulation de la décision de fermer Fos. En 1986, "la sidérurgie sort du laminoir". Elle est méconnaissable. En France, les effectifs de la branche sont passés de 160.000 en 1974 à 60.000 en 1986, la productivité est passée de 11 à 5.1 heures-homme par tonne, et ce n'est pas fini : en 1993, elle se stabilisera vers 3 heures par tonne avec des effectifs autour de 40.000. Les deux grandes rivales de jadis, Usinor et Sacilor, sont fusionnées. L'effectif de l'usine est maintenant réduit à à 772 salariés dont 468 ouvriers. Ugine-Aciers, devenue Ugifos, est intégrée avec trois autres usines (les Dunes, Hagondange et le Cheylas près de Grenoble) dans la société "Ascométal".

En novembre, le rapport des "trois sages" sur la sidérurgie européenne conclut en faveur de l'abolition des quotas sidérurgiques. Ce rapport sera suivi par la Commission Européenne, qui décide le 22 décembre de décontingenter 50% de la production globale.

S'il fallait encore s'interroger sur l'obsolescence de la voie lingots maintenue par l'usine, une visite de la nouvelle usine Timken de Faircrest (U.S.A), démarrée en 1986, apporte un nouveau démenti aux détracteurs de Fos : Timken, roulementier mondialement connu, est l'un des premiers clients de l'usine en Europe ; il fabrique à Faircrest (région de Chicago) l'acier destiné à sa propre consommation aux U.S.A. Il est toujours intéressant de savoir comment le client s'y prend quand il doit se glisser dans le rôle de fournisseur. La réponse est plutôt encourageante : Faircrest est quasiment un clone de Fos ! Avec un four électrique de 140 tonnes, un affinage en poche chauffante sous vide et surtout une voie-lingots, ce choix de filière pour une usine récente conforte Fos dans la voie qu'elle a choisi.

train lourd : la cage finisseuse., cliquez pour agrandir

Le retour des investissements semble témoigner d'une confiance rétablie. Une installation d'affinage en poche chauffante est construite en 1989 à l'aciérie. On commence l'année 90 avec de grandes espérances : 420.000 tonnes d'acier liquide à l'aciérie (+20% par rapport à 1989), 1.700 tonnes/jour au gros train, 70.000 tonnes de fil (+32%). Las ! La guerre du Golfe va compromettre l'embellie.

Le 18 novembre 1992, alors que la sidérurgie est confrontée à,une baisse généralisée des prix suite à la dépression économique consécutive à la guere du Golfe, la C.E.E. prévoit 50.000 nouvelles suppressions d'emplois dans la sidérurgie européenne. La situation est d'autant plus grave que les sidérurgies des pays de l'Est inondent le marché de produits à prix cassés et que les Etats-Unis redoublent de protectionnisme en frappant de droits de douane les importations d'acier européen.

Sorti de sa convalescence, le site modernise sa gestion sociale : elle prétend briser les cloisonnements professionnels et organiser un travail en équipe dans lequel sera mise en oeuvre la démarche participative. Ce renouvellement conceptuel débouche sur le "référentiel-emploi". L'ensemble est censé offrir à chacun un itinéraire professionnel balisé sur mesure, une sorte de contractualisation du parcours formalisé par des entretiens professionnels annnuels. La modernisation passe aussi par un recentrement sur le seul métier de sidérurgiste, et un recours accru à la sous-traitance pour les fonctions pour lesquelles des compétences existent à l'extérieur.

A la même époque, la stratégie future d'Usinor Sacilor (dont fait partie Ascometal) commence à se dessiner. De producteur "généraliste" nationalisé couvrant tous les secteurs du marché, il est privatisé en 1995, et se désengage progressivement de certains secteurs pour ne garder que ceux qu'il estime promettre la meilleure valeur ajoutée. Dans ce contexte, il vend la plus grande partie de sa branche "produits longs". Ascométal restera à peu de choses près le seul producteur d'aciers longs du groupe. Pas pour longtemps.

 

Aujourd'hui

aciérie, prise de température au four électrique., cliquez pour agrandir

Début 1999, Usinor accentue sa nouvelle orientation stratégique. Elle souhaite accompagner pour les fidéliser ses clients à l'échelle mondiale qu'ils ont eux-mêmes acquise, et, modifiant à la fois son périmètre géographique et commercial, devenir un spécialiste mondial des aciers plats "à haute valeur ajoutée" et eux seuls. Cockerill est à vendre en Belgique : Usinor la souffle à British Steel. L'intérêt est évident sur le plan industriel, et permet aussi à Usinor de renforcer son dispositif nord-européen face à des concurrents lancés dans la course à la taille. Pour payer l'addition sans emprunter dans cette période défavorable, Usinor dégage du "cash" en démembrant ses aciers spéciaux, vendant Ascométal à Lucchini, héritier de la tradition des Bresciani, ces mini-usines du nord de l'Italie qui ont appris au monde que l'on pouvait fabriquer de l'acier de manière rentable dans de petites unités. Lucchini a décidé d'abandonner les aciers longs courants trop concurrentiels pour la niche des aciers spéciaux, une grande niche, à l'échelle européenne. Ascométal et ses quatre usines deviennent donc italiennes.

 

Demain

Les cendres de l'utopie fosséenne sont éteintes, et pourtant la sidérurgie fosséenne a survécu aux mauvais augures. Ni Sollac, milanaise travestie, ni Ascométal, bresciane d'adoption, n'ont jamais produit autant qu'aujourd'hui, ni surtout n'ont été aussi rentables.

Deux défis se profilent. Ils coïncident heureusement avec le retour d'une phase de croissance économique. Le premier est lié à une pyramide des âges qui va amener tant Ascométal que Sollac à renouveler la plus grande partie de leur personnel dans les cinq prochaines années. Le deuxième défi est plus spécifique à l'ancienne Ugine-Aciers : le moment est venu pour elle, en implantant réellement un management participatif, d'exploiter enfin un gisement de progrès encore largement intact. Il devrait être un précieux viatique pour sa pérennité.

 

Bibliographie

- d'AINVAL H., "Deux siècles de sidérurgie française", PUG 1994

- BAL M.-F., "Ugine au XXe Siècle, itinéraire d'une ville industrielle", PUG 1993.

- DUMOULIN R. et al., "L'économie des Bouches-du-Rhône", édité par le Conseil Général des Bouches-du-Rhône, 1963.

- GENDARME R., "Les coulées du Futur", Serpenoise 1985.

- GREGOIRE D., "la construction de l'usine sidérurgique littorale Solmer (1969-1974)", mémoire de D.E.A, Aix-en-Provence, 1997.

- LE MENESTREL, Histoire des aciéries électriques d'Ugine, Editions Lyonnaises d'Art et d'Histoire, 1993.

- MIOCHE P., "la bonne fortune de Sollac à Fos-sur-Mer", Industrie en provence (revue de l'association Mémoire Industrie Patrimoine), nĝ3, septembre 1999.

- PADIOLEAU J., "Quand la France s'enferre", PUF 1981.

- PAILLARD B., "la Damnation de Fos", Fayard, 1981.

- RICARD G., "Marseille-sur-Fos ou la conquête de l'Ouest", CCI Marseille, 1989.

- STORA B., "Crise, puissance, perspectives de la sidérurgie mondiale", Economica, 1979.

Autres documents :

- Documents d'archives Ascométal.

- Fédération Française de l'Acier, chronologie.

Cette usine fait l'objet d'un livre, "Ugine-sur-Mer", édité par l'Association Soleils d'Acier, à paraître en décembre 2000.

 

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