pompey

d'acier et de cendres

lieux d'Acier

25 février 2001

 

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Un ouvrier passait par là
où passait une poche de fonte
En contrebas il y tomba
Et fondit entier dans la tombe
On prit de la fonte pour faire
Le poids de l'homme dans la bière
Adrien PRINTZ, 'Un ouvrier'.

   
 

 

Aciéristes, mai 1986 (photo André SIMON)

 

chronologie de l'usine de Pompey

1850 : Création par DUPONT et DREYFUS de l'usine d'Ars-sur-Moselle (près de Metz, voir carte) : un des premiers hauts-fourneaux à coke et le premier train universel de France.

Lorraine sidérurgique, cliquez pour agrandir

1872 : déménagement de l'usine à POMPEY, y compris une grande partie du personnel. Construction de deux hauts-fourneaux.

avant 1914 : Création d'une aciérie Martin, puis d'une aciérie Thomas ; on ajoute deux hauts-fourneaux aux deux précédents.

Après 1918 : production de ferro-manganèse, de fontes spéciales ; la fabrication de profilés spéciaux et d'essieux de chemin de fer annonce l'orientation de Pompey dans les aciers spéciaux.

1932 : Création d'un centre de recherches métallurgiques.

Avant 1939 : produit des laminés à froid.

1939 : Installation d'un four électrique.

1948 : Spécialisation exclusive dans les aciers spéciaux (notamment les aciers pour ressorts, les aciers de forge pour l'automobile, et le fil pour pneumatiques).

1953 : Devient la Société des Aciéries de Pompey (SAP). Mise au point du procédé LD-Pompey, première application mondiale de conversion à l'oxygène sur les fontes phosphoreuses.

1954 : Parmi les références de Pompey en matière d'aciers spéciaux, on note la création de la nuance à haute résistance sous haut soufre qui a permis d'exploiter le gaz de Lacq.

1964 : Le procédé LD-Pompey étant une réussite, l'aciérie à l'oxygène remplace les aciéries Martin et Thomas. L'effectif atteint 5.200 salariés.

1965-1968 : Epoque du premier "Plan Professionnel". La sidérurgie traverse ses premières difficultés ; comme ses concurrentes, la SAP est lourdement endettée. 200 personnes en 1966, puis 100 en 1968 sont concernées par des départs en pré-retraite (entre 60 et 65 ans, dansd le cadre du Fonds National pour l'Emploi).

1968 : Dépôt de bilan. Reprise par un pool de créanciers et de clients, la SAP devient la "nouvelle SAP", SNAP. L'effectif est à 4.200 salariés.

1973-1974. Les dernières années d'euphorie avant la crise induite par les chocs pétroliers. La production atteint un record de 462.650 tonnes.

1974 : Devant les perspectives économiques florissantes (la guerre du Yom-Kippur n'éclatera qu'en octobre), on décide de porter la capacité à 600.000 tonnes par an, exclusivement en aciers spéciaux. Les deux hauts-fourneaux seront agrandis lors de leur réfection ; SNAP va s'équiper d'un nouveau blooming, de nouveaux fours Pits et de réchauffage des blooms, et d'un nouveau four de traitement thermique.

Fin 1974, à la suite du premier choc pétrolier, les marchés se dégradent, bien que cette évolution n'atteigne pas encore les aciers spéciaux. Le prix du coke augmente de 48%.

1975 : Baisse de 30% des commandes traduisant l'effet de la crise sur le secteur automobimle représentant 45% du chiffre d'affaires.

1976 : 62 MF de pertes pour 738 MF de chiffre d'affaires. L'effectif est à 4.600 salariés. Personne ne comprend pourquoi la décision de commander un blooming neuf est maintenue alors que la coulée continue s'affirme comme la technique contemporaine pour les catégories de produits de Pompey.

1977 : première convention la sidérurgie (CGPS). SNAP perd 108 MF pour un CA à 891 MF. 120 pré-retraites (55-60 ans), 120 départs volontaires indemnisés.

1979 : La dette cumulée de 500 MF engendre des frais financiers de 80 MF par an. Sans ces frais, le résultat d'exploitation serait positif. La SNAP est reprise par SaACILOR qui entre ainsi sur le marché des aciers spéciaux. On décide de poursuivre le programme de modernisation, à la fois pour gagner en prix de revient et pour se placer sur les produits les plus techniques et les plus rémunérateurs. 100 départs volontaires et 100 pré-retraites.

1981 : Déficit de 280 MF. Les prix du minerai et du coke augmentent touhours (effet du deuxième choc pétrolier de fin 1979). La Société des Aciers Fins de l'Est (SAFE) à Hagondange est rachetée à Renault par SACILOR ; en meilleure situation financière et géographique, entièrement basée sur la filière électrique, échappant aux surcoûts du coke et du minerai, et nécessitant moins de personnels, elle concurrence dangereusement Pompey à l'intérieur même du groupe SACILOR.

1982 : Plan SACILOR. Les menaces de fermeture entraînent des mouvements sociaux et des grèves. Annonce de 2.000 suppressions d'emploi. Fin 1982, l'effectif est à 3.500 salariés.

1983 : le début de la fin. Fermeture du laminoir Nord et de la fonderie, du laminoir de Ban-la-Dame. 460 personnes partent en retraite, en préretrraite ou cessation d'activité anticipée. 25 salariés partent vers SOLLAC ou SAFE. L'effectif est à 3.000 salariés.

1984 : fermeture d'un des trois hauts-fourneaux. 550 cessations anticipées d'activité ; 100 transferts. L'effectif est tombé à 2.200 salariés fin 1984.

1985 : Arrêt d'un second HF et de l'aciérie ; tout l'acier proviendra désormais de l'aciérie électrique. Le dernier HF produira du ferro-manganèse. Plan ASCOMETAL : première annonce de 200 suppressions d'emplois. Les activités maintenues : billettes, ferro-manganèse, aciers transformés à froid. Le centre de recherches demeure. Ce plan est révisé fin 1985 : à Pompey ne demeureront que le centre de recherches (50 emplois) et l'usine de barres de torsion de Custines (250 emplois ; cette usine existe toujours en 2001). Fin 1985, on ne compte plus que 1.570 salariés.

Octobre 1986 : Arrêt définitif du dernier haut-fourneau, de l'aciérie électrique et du laminoir sud. 200 personnes partiront en dispense d'activité, 800 seront transférés, passés en congés formation-conversion ou "capitalisation". L'usine de Pompey sera rasée peu de temps après.

 

photographies

Les photographies de l'usine ont été prises par Jacques GAYARD juste avant la fermeture, en juin 1986, ainsi que par les gens sur leur lieu de travail.

> images : première galerie

> images : deuxième galerie

> images : troisième galerie

> images : quatrième galerie

 

bibliographie

La matière de cette page (chronologie et photographies) provient principalement d'un ouvrage, "La Treuille", édité sur l'initiative du Comité d'Etablissement de la SNAP juste avant la fermeture : il s'agissait de "faire acte de culture [et de] reconnaître les émotions et les souvenirs personnels accumulés dans ces photos comme des oeuvres à regarder et précieuses à transmettre".

 

directions de recherche

Nous sommes à la recherche d'informations supplémentaires sur l'usine (un plan de masse ainsi que des schémas des hauts-fourneaux et de l'aciérie notamment), ainsi que de photographies.

Si vous disposez d'éléments, n'hésitez pas à nous contacter.

 

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