restructurations industrielles

réflexions autour d'un dossier de presse

brèves

Olivier C. A. Bisanti

  • version originale :
    Français

  • première publication :
    04 mars 2003
  • numéro de version : 2
    2
  • date de révision : 2003-06-14 2003-06-13

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    L'ajustement de l'appareil industriel d'Arcelor, issu de la fusion entre Usinor et Arbed-Aceralia, coïncide avec des pressions récessionnistes aggravées par une conjoncture internationale qui n'est même plus incertaine. Depuis quelques semaines, la presse publie régulièrement des articles consacrés à la fermeture d'usines : un véritable "syndrome Metaleurop".
    Le cas de l'industrie sidérurgique, à travers Arcelor, cité lui aussi comme symptôme, mérite cependant de pousser la réflexion sur les rapports entre société et progrès.

     

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    La mise à jour au 2003-06-14 de cette page concerne le DOSSIER DE PRESSE

     
    Arcelor et les aciers au carbone
     

    (*) aciers pour emballage, aciers revêtus à caractéristiques spéciales pour pièces d'aspect (aciers bake-hardening pour carrosserie), aciers à insert organique, aciers à haute résistance mécanique pour roues et pièces de structure, nuances spéciales pour tubes-énergie résistant à diverses contraintes chimiques (fissuration induite par l'hydrogène, etc.), voire "aciers pré-process" (flans raboutés soudés, en pleine "explosion", utilisés pour fabriquer des pièces automobiles, mais aussi des tubes hydroformés pour structure. Evolution notable : depuis déjà une dizaine d'années, le travail du client tend à se faire en partie chez le fournisseur.

    Un an après la naissance d'Arcelor, c'est l'ancienne stratégie Usinor qui semble prévaloir : se recentrer sur les produits à forte valeur ajoutée, qui sont également ceux qui ont le moins de chance d'être concurrencés par des produits venus des PVD. Les coûts de main d'oeuvre représenteraient environ 20% des prix de revient du mix-produits moyen actuel de l'acier : orienter la production vers des aciers "haut-de-gamme"(*) revient à hausser le prix moyen de la tonne et donc à réduire la part relative des coûts salariaux sans toucher à leur valeur absolue : une aide indirecte aux salariés des sites d'excellence tels Fos, Dunkerque, ou Avilès (Espagne), sans oublier Florange, dont la presse semble découvrir la condamnation à moyen terme alors qu'elle est annoncée depuis plus de cinq ans. Les clichés de "la crise" ont la vie dure.

    En aciers plats au carbone, les sites français qu'il est question de fermer sont en effet connus depuis longtemps : malgré son excellence technique, la filière-fonte lorraine est condamnée par les coûts de transport des matières premières. Lors de notre reportage sur le "week-end du charbon et de l'acier" organisé en 2000 par le CILAC, la question était déjà ouvertement évoquée, par Usinor elle-même, à propos de l'affaire Uckange. La récente réfection des hauts-fourneaux d'Hayange repousse leur fermeture à 2009-2010.

    Concernant les usines belges, la question est plus complexe : lors du rachat de Cockerill-Sambre en 1998, Usinor s'était engagée à maintenir l'activité. Il semble qu'Arcelor ait intégré cette promesse : bien qu'Usinor, à présent disparue, n'ait représenté initialement que la moitié de la composition d'Arcelor, Arcelor tient compte du problème et propose une compensation (partielle) sous la forme d'une usine géante consacrée à l'acier inoxydable.

     
    Un avenir peu inoxydable
     

    (*) l'autre usine sidérurgique de Fos, Solmer, est devenue depuis le fleuron de Sollac-Méditerranée.

    C'est à propos de ce dernier que la pilule risque d'être amère. La réalisation de la grande usine intégrée d'acier inoxydable, allant des fours aux laminoirs, est un vieux rêve puisque c'est dans cette perspective qu'Ugine-Aciers s'est installée à Fos-sur-Mer en 1971-1973. La "sidération" de l'industrie, lors du premier choc pétrolier, a comme on sait fait supprimer tout investissement sur le site alors que n'y fonctionnait encore qu'une première unité d'aciers spéciaux, délocalisée d'Ugine afin de désengorger l'usine savoyarde(*).

    (*) les aciers longs inoxydables étant concentrés à Ugine-Savoie qui est en vente depuis quatre ans...

    Actuellement, en termes d'aciers plats inoxydables(*), (et en-dehors de nuances et de formats spéciaux fabriqués au Creusot par Industeel) la production française se répartit à Isbergues (Nord) pour environ 350 Kt/an et à l'Ardoise (Gard) pour 500 Kt/an. Ce sont ces deux usines, et donc la totalité de la production française d'aciers plats inoxydables "ordinaires", qu'il est question de délocaliser en Belgique, sur le site de Carlam comportant déjà un train à bandes d'une capacité de 2,5Mt/an.

    Le choc est considérable à l'Ardoise quand on sait qu'une augmentation de capacité à 700 Kt/an y était encore envisagée en 2002 et que cette usine y emploie plus de 500 personnes, hors co-traitance (environ autant). Alors que la décision officielle est attendue courant avril, il est question d'un arrêt définitif pour la fin de l'année 2004 ! Cette fermeture risque comme bien souvent d'en provoquer d'autres par effet de domino, puisqu'en particulier l'usine Péchiney voisine (groupe lui-même en cours de restructuration) fournit Ugine-l'Ardoise en ferro-silicium. Etrangement, la même presse qui a sur-réagi à l'annonce lorraine pourtant très anticipée semble avoir du mal à plaindre les ouvriers dès lors qu'ils vivent au sud de la Loire... Cerise amère sur ce gâteau, le site de Gueugnon, relaminant à froid les tôles inoxydables mises en forme à chaud, semblerait logiquement menacé lui aussi dans le cadre d'une intégration "verticale" du process de fabrication des aciers inoxydables.

     
    vers un nouveau paradigme industriel
     

    (*) dans le domaine des non-ferreux, si la production de silicium-métal se porte bien, on note qu'elle a été filialisée dans le périmètre d'une société nommée "Invensil". Quant à l'aluminium lui-même, coeur de métier de Péchiney, son PDG Jean-Pierre RODIER a prévenu en 2001 qu'aucune capacité nouvelle de production d'aluminium ne serait plus construite en Europe et que les usines actuelles s'y éteindraient à mesure de l'épuisement de leur potentiel. En un mot, il n'y aura pas de réfection.

    Avec plus d'un siècle de retard, l'organisation de la production d'acier inoxydable rejoindrait ainsi les usages en vigueur des aciers au carbone. Tous les usages ? En réalité, elle semble même les précéder. La production des ferro-alliages a pratiquement disparu d'Europe. Ugine-Aciers fut l'un des derniers producteurs d'acier inoxydable à conserver une fabrication de ferrochrome ; tout s'est arrêté en 1986. Péchiney a fermé elle aussi ses unités de ferros(*). Quant au fer (ainsi qu'une bonne part du chrome et du nickel) contenu dans l'acier inoxydable, il provient de ferraille recyclée et non de minerais.

    Un nouveau paradigme de la production d'acier se dessine lentement, comme le montrent la part croissante de la filière ferraille dans les aciers au carbone, et l'apparition, depuis plusieurs années déjà, d'un marché international de demi-produits (brames et billettes à relaminer) issus de minerai, là où n'existaient que des marchés de matières premières (minerais et charbons). Le développement d'usines à brames (usine à fonte, aciérie, coulées continues) sur les gisements de minerai "exotique", le coût du transport des matières premières par rapport aux demi-produits (il faut cinq tonnes des unes pour une tonne des autres), les règlementations anti-pollution, nécessaires mais non-dénuées d'effets secondaires, et le simple "dumping social", s'allient dangereusement pour exiler outre-mer, à terme, la production du fer neuf. On observe le même mouvement dans les produits pétroliers pour lesquels les pays producteurs désirent à présent assurer le raffinage afin de conserver la valeur ajoutée de cette opération.

    En-dehors du cas particulier de l'inoxydable, Arcelor prend soin de gérer les conséquences sociales directes (le devenir du tissu régional dans lequel ces usines étaient insérées lui échappant par nature) de ses choix industriels, du moins celles qui concernent les personnels actuellement en activité. Il n'en demeure pas moins que, même libérés de manière indolore par des départs à la retraite, ce sont de nombreux postes de travail qui disparaissent silencieusement. Le tarissement des recrutements, à partir des années 1980, a déséquilibré les pyramides démographiques et concentré les agents d'exploitation dans une tranche d'âge promise à une retraite maintenant très prochaine. Or, les effectifs ne devraient être renouvelés qu'à hauteur de 60% : l'automatisation et la mécanisation, imposées par le vieillissement même des opérateurs, vont permettre un moindre apport de "sang neuf", et la diminution subséquente des effectifs. Même si ceux de la sous-traitance demeurent stables en raison d'une démographie différente, le nombre des hommes -et des femmes- du fer est loin d'être encore stabilisé. Rappelons qu'il est déjà passé de 160.000 en 1974 à 40.000 en 1995.

     
    industrie et société
     

    Si des affaires comme Metaleurop traduisent la crapulerie ordinaire de "purs hommes d'argent (!)", les restructurations industrielles (concernant l'outil de production) obéissent à la simple logique "économique" -en, termes grossiers, du profit. Voire, aux nécessités de la communication financière : on pense à ces hausses boursières qui saluent les annonces de licenciement, et se produisent encore, à présent dans un silence étrange. C'est l'avènement du Corporate Government anglo-saxon (beaucoup plus anglo que saxon, d'ailleurs, le capitalisme rhénan, aujourd'hui moribond, n'ayant jamais fonctionné de manière aussi simpliste), le "gouvernement d'entreprise". Le shareholder, littéralement "porteur de parts", ne continuera à les porter qu'en échange d'une rémunération : les entreprises sont en concurrence commerciale, mais elles le sont aussi en tant que placement. Au moment d'investir pour grandir ou pour moderniser, l'entreprise ne décidera l'investisseur que si elle est "rentable" : littéralement encore, qu'elle serve une rente. On peut la trouver immorale, mais c'est une tendance naturelle, pour beaucoup de simples humains, que désirer s'enrichir en dormant. Paradoxalement, dégager les mêmes produits financiers n'est qu'une simple affaire de métier pour les "institutionnels" qui gèrent les fonds pour le compte d'autrui. Où donc se cache la morale ?

    La concurrence est facteur de progrès, sur lequel s'est bâti le complexe scientifico-technico-industriel qui libère l'homme de la chasse, de la cueillette, et aussi d'un mortel ennui. Fixer une règle du jeu n'appartient pas à l'entreprise, occupée à résister au laminage par ses concurrents, par ses clients (eux-mêmes soumis aux mêmes affres) et par les actionnaires qui ne sont pas toujours ce qu'ils semblent être. Les principaux d'entre eux sont les assureurs et fonds de retraite, qui placent une partie de leurs avoirs : gagner de l'argent "financier" permet de baisser les cotisations et donc, entre autres, d'être commercialement efficaces. Et c'est ainsi que les principaux acteurs financiers sont finalement dans le même bain de concurrence (un bain de sang ?) que leurs "victimes". On se croirait chez Escher, où les lézards s'emboîtent les uns dans les autres à l'infini des boucles refermées. Et pourtant, le libéralisme, "renard libre dans le poulailler libre", selon le bon mot du Père Lacordaire au XIXe siècle, crucifie la société occidentale depuis la révolution industrielle.

    Voyons les réponses que la politique, architecte naturel de l'organisation sociale, a pu trouver à ce problème. L'utopie marxiste entendait construire autre chose et promettait une merveilleuse idée, fille des Lumières : la justice sociale. Sous prétexte de communisme, les fameuses "poules" se sont très vite retrouvées derrière des barreaux, tandis que les renards se gobergeaient incestueusement au Kremlin. Et, aux privilèges des dignitaires du régime, le communisme chinois ajoute l'hypocrisie "d'un pays, deux systèmes" inauguré officiellement avec la rétrocession de Hong-Kong à l'Empire du Milieu, et ouvre largement la porte à l'esclavage de ses populations par le capitalisme triomphant. La "dictature du prolétariat" est donc morte aujourd'hui. Place à la dictature du marché. Est-ce cela, la modernité ? Ne serait-ce point, plutôt, le retour de Mr Scrooge ?

     
    la vertu ou les ténèbres
     

    LA RECHERCHE, mars 2003, p. 104

    "Peut-on encore sauver la rationalité ?", s'interroge Hervé ZWIRN dans la revue "La Recherche"(*). "Selon la théorie économique contemporaine, les agents sont rationnels, ce qui signifie en première aproxiumation que, d'une part, leurs croyances sont en conformité avec ce qu'ils observent et que, d'autre part, leurs actions vont dans le sens de leur intérêt". Y a-t-il réellement une rationalité économique ? Ce problème serait-il résolu (le cimetière des brillantes théories qui sont allées dans le mur alors que la route du monde prenait un virage suggère que "la solution" est encore loin), il resterait encore à régler le choix des critères : le corps social vit-il "par" ou "pour" l'économie ? " Capitalisme" est-il synonyme de "libéralisme" ? Y a-t-il vraiment une solution rationnelle ? Cet arbre ne cacherait-il pas la forêt ?

    "Aucun système ne peut rendre l'homme vertueux". La vertu, c'est le respect d'autrui et l'intelligence de ne pas insulter l'avenir. C'est la réponse à une question vieille comme le monde : "les aspects matériels de la civilisation ne sont rien si ne règnent la paix et la tolérance. Et la meilleure manière de préparer la paix, c'est tout simplement la justice, c'est-à-dire le droit de vivre décemment de son travail, le droit d'être différent en demeurant respecté, le droit de chacun d'avoir une maison et un pays", écrivions-nous le 13 septembre 2001 après les évènements survenus aux USA. Il s'agit d'un déterminant culturel essentiel, qui ne peut s'imposer par les seuls règlements. Même dans un contexte strictement libéral, une rétroaction finira par intervenir : à force de licencier ses propres clients, l'industrie va assécher le marché, en un mécanisme exactement symétrique de la décision fondatrice d'Henry Ford : augmenter considérablement ses ouvriers pour qu'ils puissent acheter les voitures de l'usine. Et une implosion socio-économique ne ferait que renvoyer le balancier dans les excès inverses, avec l'énergie de l'absurde.

    "Si les sciences morales avaient, comme les mathématiques, deux ou trois lois primordiales à leur disposition, elles pourraient marcher de l'avant. Mais elles tâtonnent dans les ténèbres, se heurtent à des contingents et veulent les ériger en principes", écrivait Gustave Flaubert, il y a cent cinquante ans. Les ténèbres se sont épaissies.

     
    dossier de presse
     

    Ci-dessous, une liste de liens en rapport avec cet article. Dernière mise à jour : 14 juin 2003

    "Après avoir annoncé fin janvier la réorganisation de toute son activité en amont (hauts fourneaux) à la suite de sa fusion, Arcelor a lancé la réflexion sur ses métiers en aval (filière à froid). (...) Comme pour la réorganisation de ses hauts fourneaux, le groupe sidérurgique a décidé d'anticiper et d'annoncer très longtemps à l'avance ses projets de refonte (...) avec au moins trois ans d'avance. L'objectif est d'avoir un groupe redessiné en 2010. Cette gestion dans le temps, selon la direction du groupe, permet de mieux aborder les problèmes industriels et humains." Contrairement à celle de l'inoxydable qui vient d'être annoncée, qui obéit à une logique de filière de production, cette restructuration reflète la montée de la part des ex-pays de l'Est dans un marché de produits "standard" aujourd'hui mature voire en contraction (le plastique remplaçant l'aluminium dans les cauchemards des sidérurgistes). Après une accalmie de dix ans (en France), cette nouvelle évolution, même très anticipée, montre que la contraction de la sidérurgie n'est toujours pas terminée.

    28.05.2003, "Le Monde"

    28.05.2003, "Le Monde"

    28.05.2003, "La Voix du Nord"

    28.05.2003, "La Voix du Nord"

    28.05.2003, "La Voix du Nord"


  • Guy Dollé, président de la direction générale d'Arcelor : "Nous ferons face à nos responsabilités". Le dirigeant du groupe sidérurgique s'engage à réhabiliter tous les sites industriels. 25-01-2003, journal "Le Monde"

  • La vallée de la Fensch reste sonnée après l'annonce de la fermeture de ses hauts-fourneaux. Les sidérurgistes ont accueilli la décision d'Arcelor avec fatalité. Début janvier, à quelques kilomètres, à Fameck, Daewoo avait déjà supprimé 170 emplois. 27/01/2003, journal "Le Monde"

  • Le conseil d'administration d'Arcelor, réuni vendredi 24 janvier, a décidé de tourner la page en douceurLa rupture n'en est pas moins forte. En annonçant "l'arrêt des investissements" pour les hauts fourneaux situés sur ses sites continentaux, le numéro un mondial de l'acier déclare en fait l'arrêt programmé de toute la production d'acier brut au c_ur de l'Europe. C'est la fin de tout un pan de l'histoire sidérurgique européenne. D'ici à 2010 environ, les hauts-fourneaux de Liège (Wallonie), de Brême (Allemagne), d'EkostÆhl à Eisenhüttenstadt (ex-Allemagne de l'Est) et de Florange (Lorraine) seront éteints. Il n'y restera que des usines de transformation. Tout l'acier du groupe sera produit à Fos, à Dunkerque, à Anvers ou à Aviles (Espagne). 25/01/2003, journal "Le Monde"

  • Le géant de l'acier cessera d'investir dans certaines usines en France, en Allemagne et en Belgique, jusqu'à leur fermetureDes milliers d'emplois seront supprimés, dont 1.500 pour l'instant en France. 24/01/2003, journal "La Tribune"

  • Projets d'orientations stratégiques du groupe. Lors de sa réunion de ce 24 janvier, le conseil d'administration du groupe sidérurgique ARCELOR a été informé des conclusions des études stratégiques menées depuis près d'un an. Il s'agissait d'analyser la compétitivité des structures de production en Europe et de fixer les orientations sur l'évolution industrielle de l'outil de production et de sa capacité. 24/01/2003, site web ARCELOR

  • Comment Glencore a peu à peu dépecé Metaleurop En sept ans, le groupe suisse, premier négociant mondial, a placé ses hommes à la direction du producteur de métaux, puis vidé l'entreprise de sa substance en cédant les activités les plus rentables LE MONDE, 28.02.03

  • Axa annonce des résultats en hausse pour 2002"Nous avons enregistré une bonne performance dans un environnement extrêmement difficile", a affirmé Henri de Castries, président du directoire d'Axa en présentant, jeudi 27 février, les résultats du groupe. (...) comme bon nombre d'assureurs, malgré cette amélioration, Axa a décidé de réduire son dividende de 40 %, à 0,34 euro par action, contre 0,56 euro en 2001. LE MONDE 27.02.03

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